Un téléphone et beaucoup de passion, cela semble suffire pour être créatif.
Déjà bardé de prix en tous genres pour son travail, le jeune réalisateur Bilel Belmahdi trace son chemin en autodidacte, sans jamais oublier d’ouvrir la route pour tous ceux qui souhaiteraient le suivre. Un engagement presque candide, prenant son temps pour progresser, mais immanquablement rafraichissant.


Présente-toi ainsi que Cité Créatif. Comment le projet est né ? Les faits marquants ? Tes ambitions ? Comment est venu la passion du cinéma ?

Je me présente Bilel belmahdi, j’ai 28 ans et j’ai grandi à Chalon-sur-Saône  ! Il y’ a tellement de facteurs qui m’ont aidé à construire ce projet, je pense que depuis tout gamin j’adorais ce monde fantastique du cinéma, à chaque fois qu’on allait au cinéma avec l’école primaire j’étais dans un nuage, je vivais le film à 300  %  ! Mais, je ne savais pas comment y accéder  !
C’est après 5 ans d’athlétisme que l’envie de réaliser est venue, j’étais submergé de doutes, et j’avais besoin de motivation pour faire des performances en sport, j’ai donc décidé d’acheter une caméra et de réaliser un mini film dans le but de me motiver et c’est à ce moment précis que j’ai su que le cinéma c’était ce que je voulais faire  !
À la base, je voulais simplement faire une école de cinéma, et espérer qu’un jour je puisse réaliser un film, mais en observant les réseaux sociaux, je me suis rendu compte qu’on pouvais très bien s’en sortir en autodidacte, et créer son propre univers ! J’ai créé CITÉ CRÉATIF pour faire profiter les autres et leur donner aussi la possibilité d’être créatif  !


Explique nous comment se passe un tournage de Cité Créatif.
Qui participe ? Comment tu convaincs les jeunes qui jouent ? Pour eux est-ce une envie, un besoin de s’exprimer, un fantasme de cinéma ?

Pour commencer je ne voulais pas forcer qui que ce soit à participer, j’ai d’abord commencer à réaliser dans mon coin des vidéos d’humour pour justement donner envie à ces jeunes de me rejoindre dans l’aventure  !
Je pense que c’est un peu de tout, chacun a sa façon de voir les choses, j’essaye au maximum de faire connaissances avec les personnes motivées pour savoir leurs ambitions. Certains adorent le cinéma, d’autres ont un besoin de s’exprimer, donc on essaye de donner la parole à chacun  !
Pour préparer un tournage, on discute avant pour savoir qui veut faire quoi, certains aiment écrire, d’autres jouer, etc… Donc on essaye de satisfaire chacun. On ne veut pas forcer quelqu’un à écrire si son envie est seulement de jouer un rôle. Sinon on perd la personne pour les prochains projets  !

Tu abordes souvent des sujets liés à la modernité (nouvelles technologies, réseaux sociaux), mais aussi des thème plus graves comme la mort, l’amitié. Peux-tu nous expliquer comment tu écris, comment te viennent les idées de base ?

Je pense qu’on a des responsabilités en tant que vidéastes ! Nous sommes tous sur les réseaux sociaux, et forcément à force, cela influence sur notre état d’esprit  !
En réalisant ces vidéos, j’avais à coeur de sensibiliser les personnes sur les dangers d’internet, car la technologie est bien présente, et ne partira jamais, par contre on peut s’améliorer sur la façon de l’utiliser  !
J’essaye de varier, de ne pas toujours parler des mêmes choses. À force d’être trop bienveillant, les spectateurs ne nous écoutent plus. Donc j’essaye de varier pour ne pas perdre le public !


Je te cite : « L’idée c’est dire qu’on va exister, non pas parce qu’on vient d’un certain milieu mais parce qu’on a du talent ». Explique nous cette phrase.

Cette phrase est de Abdelmalik le chanteur, je la trouvais super intéressante parce que parfois on donne la possibilité à des jeunes de réussir juste parce qu’il viennent d’un quartier, et c’est dévalorisant. Mon objectif est de démontrer que peu importe notre milieu social, peu importe si on vient d’un quartier ou du centre ville, si on réussit c’est parce qu’on le mérite. C’est d’ailleurs pour ça que mon projet ne concerne pas uniquement les jeunes de banlieue mais tous les motivés  !

Explique nous ton rapport au « quartier », son omniprésence dans ce que tu fais. Comment les habitants considèrent-ils ton travail ?
Les gens des quartiers sont-ils condamnés à avoir du talent pour s’en sortir ?

J’ai grandi au quartier du stade, malheureusement tout disparaît, les habitants, les structures, plus personne n’a envie d’y rester car il n’y a plus rien !
Et mon objectif, comme pour tout le monde ( maisons de quartier, etc.. ) c’est de redonner Vie, de donner espoir !
C’est une très bonne question, car on ne connaît que les artistes ou sportifs venant de la banlieue, mais on oublie qu’il existe beaucoup de gens qui réussissent dans les études, dans leur boulots respectifs, la seule différence c’est qu’il n’y a pas toute cette lumière sur eux.
Je pense que c’est notre devoir, nous cinéastes, de raconter ces réussites. Beaucoup vivent heureux dans la discrétion.


Comment imagines-tu la suite ? Quels sont les projets ?

Beaucoup de projets en préparation, avec plus de structures, d’écritures ! Cette année sera consacrée à la réalisation de mon premier court-métrage et une diffusion sur grand écran  !
Ensuite faire du bruit sur les réseaux sociaux et se faire un nom !

Quels seraient tes besoins, tes envies ?

Mes seules envies du moment c’est de réaliser un maximum de films.


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