Ce samedi 27 Mars 2021 avait lieu à Chalon-sur-Saône et dans le reste de la France et du monde, une Marche pour le Climat.
Cela fait quelques années que ces marches sont de plus en plus fréquentes et populaires, pourtant elles existent depuis des décennies. Elles peuvent être locales ou répondre à un appel international, auquel cas plusieurs manifestations ont lieu simultanément dans différents pays.

Petit historique :

– En 2014, dans 158 pays, une action est organisée à quelques jours d’un sommet extraordinaire de l’ONU sur le changement climatique.
– De nouvelles marches ont lieu en 2015 mais c’est en 2018 qu’elles reviennent dans plusieurs contextes. D’une part, à travers la grève étudiante pour le climat à l’initiative de Greta Thunberg, jeune collégienne suédoise. Son action fédèrera un mouvement d’envergure international qui, tous les vendredis, ne manquera pas d’attirer l’œil des médias.
– En France, c’est la démission de Nicolas Hulot, ministre de la transition écologique, qui permet à la jeunesse (et pas que) de ce pays de s’investir dans ce mouvement. Dans les jours qui suivent s’enchainent les réactions citoyennes avec la mise en place d’associations et collectifs, qui lanceront plusieurs appels pour une grande mobilisation nationale qui se déroulera le 8 septembre 2018 avec 115 000 participants selon les organisateurs. Par la suite, d’autres mobilisations se tiendront tous les mois, avec plusieurs centaines de milliers de manifestants rien qu’en France. Notamment ce que les militants écologistes appellerons « La Marche du Siècle », faisant écho à « L’affaire du Siècle » initiée par quatre associations le 17 décembre 2018, visant à poursuivre en justice l’État pour son inaction en matière de lutte contre le réchauffement climatique.
– A l’échelle planétaire, plus de six millions de personnes se sont mobilisées sur l’ensemble des rassemblements.

Et soudain, la crise du Covid vient tout mettre en suspens.

Donc, aujourd’hui, où en est-on ?

On peut déjà sans doute, s’interroger sur la corrélation entre la pandémie et la situation environnementale mondiale. Destruction de la faune et de la flore, pollution, trafic et surexploitation des espèces animales… Cela laisse songeur et incite quelque part à la réflexion sur nos modes de vie et de consommation. Et donc à notre impact sur la Nature. Mon grand-père m’a dit dernièrement que le Covid était un message de cette dernière à l’humanité, un avertissement. Il a peut-être raison. Mais est-ce tout ?

Une épidémie est par définition une crise écologique. Un moment où l’environnement – naturel et artificiel – se retourne contre l’humanité. Donc c’est normal ? Oui et non. Le biologiste Benjamin Roche, qui a contribué à un rapport de l’ONU sur le sujet, disait ceci il y a quelques mois : « Autrefois, on avait à peu près une pandémie par siècle. Depuis le début du Xxème siècle, on recense pas loin de 6 pandémies en 100 ans. Et c’est en pleine progression, on pourrait arriver à une pandémie tous les 10 ans. Des pandémies avec des virus d’origine animale qui saute sur l’espèce humaine, qui s’adapte à l’espèce humaine et qui crée des épidémies parmi les populations. On peut citer la grippe aviaire, Ebola, le VIH, etc… ».

Un virus est donc bel et bien toujours d’origine animale. Mais il serait erroné de croire que c’est de la faute des animaux. En réalité, la plus grande partie de leurs microbes vivent en eux sans leur faire aucun mal. Le problème est ailleurs : avec la déforestation, l’urbanisation et l’industrialisation effrénées, nous avons offert à ces microbes des moyens d’arriver jusqu’au corps humain et de s’adapter. Et je ne vous parle pas de l’élevage intensif et autres trafics.

Vous l’avez compris, toute épidémie et/ou pandémie est liée à l’activité humaine.

Comment en sortir ?

En plus de la responsabilité de chacun, il faudrait bien-sûr que les États et les entreprises agissent aussi. Cela signifiera sans doute produire autrement et de façon plus éthique, faire attention aux méthodes de production, à la façon dont on entretient l’environnement qui nous entoure. Mais cela nécessitera d’agir aussi à notre niveau. Et justement, à une échelle individuelle, comment faire ?
Dans un premier temps, sans doute, s’interroger sur notre façon de consommer au quotidien. A-t-on besoin de manger de la viande à chaque repas ? A-t-on besoin d’en manger ? Doit-on faire davantage attention à la façon dont on traite nos déchets ? Sans doute un peu de tout ça. Mais ensuite, il faudra utiliser le fruit de cette réflexion pour poser des actes individuels concrets qui pourront avoir un impact sur le reste de la société.

Et c’est déjà en cours !!! La crise du Covid a permis d’entamer cette réflexion. On a déjà fait baisser nos émissions de CO2 en 2020. C’est un début. Bon, les scientifiques ne savent pas si c’est temporaire ou si ça va continuer avec le temps, mais au final, c’est à voir selon nos choix. Car si il y a bien une chose qui forge le monde, c’est bien ça. Tout ce que l’on fait, qu’importe l’échelle, a un impact. Peut-être sommes-nous en train de le comprendre ? Qu’en pensez-vous ?

Yanis MALOT, 26 Mars 2021