Quand Solenne a débuté son service civique chez ODIL, faut avouer qu’elle était plus que réservée, pourtant on a tout de suite entrevu dans son attitude la volonté de se dépasser.
Notre technique c’est d’accompagner les jeunes qu’on reçoit le plus possible, mais sans jamais oublier de les mettre en responsabilité, de les questionner sur ce qu’ils ont envie d’exprimer. Du coup au sortir du confinement, après une mission bien tronquée à cause du virus, on a proposé à Solenne de se lancer, chose qu’elle n’a pas hésité à faire. Elle a développé son sujet, pris les contacts, établi les calendriers, interviewé, filmé, monté pour livrer le regard sensible d’une jeune femme de 23 ans sur ses pairs, habitants de la même ville.
Voici donc un portrait non-exhaustif mais pertinent, sur les jeunes, pour les jeunes et par les jeunes, qui laisse apparaitre parfois au détour d’un simple soupir, la résignation comme l’amour que peut générer Montceau. Cette ville saura-t-elle rendre tout l’espoir placé en elle ?

Episode 1 – Montceau, ville vivante ?


Episode 2 – Comment s’occuper ?
Episode 3 – Un lieu préféré ?
Episode 4 – Comment améliorer la ville ?
Episode 5 – Rester, partir ?
Episode 6 – Quel avenir ?
Episode 7 – Rêver, c’est possible ici ?
Episode Bonus – La rencontre

INTERVIEW DE SOLENNE PARIS

Solenne Paris
Présente-nous cette série d’épisodes sur la jeunesse montcellienne. Comment ce projet est-il né ?


C’est une série de 7 questions, posées à 9 jeunes : certains que je connaissais, d’autres que j’ai rencontré au Trait d’Union, ou même par hasard. Ils ont entre 15 et 27 ans, tous ne sont pas originaires de Montceau, mais ils vivent ici, soit parce qu’ils y travaillent ou parce qu’ils y sont scolarisés. Pour ma part, j’ai grandi à Montceau et je suis partie à 15 ans faire mes études ailleurs. Ça fait maintenant deux ans que je suis revenue ici et je me suis rendu compte que lorsque j’avais du temps de libre, j’essayais de m’occuper, mais la plupart du temps participer aux activités proposées, parce que je trouvais que c’était tout le temps la même chose et je me lassais vite. J’avais envie d’entendre l’avis d’autres jeunes, savoir s’ils pensaient la même chose que moi, ou si au contraire ils trouvaient que l’offre faites aux jeunes, les événements, l’activité culturelle de la ville les satisfaisaient. Savoir ce qu’ils aiment faire ou ce dont ils ont besoin. Ils ont pu s’exprimer sur ce qu’ils ne leur convient pas, ce qui leur convient. J’ai pu écouter leurs propositions pour changer et améliorer certaines choses.

Quelle était ton opinion a priori, sur les questions que tu posais aux jeunes ?

Je trouve qu’il y a quand même des choses mises à notre disposition pour se divertir, surtout au niveau des événements : l’été du lac, la fête foraine et aussi au niveau du sport, je trouve qu’il y a quand même pas mal de choix. Mais la plupart du temps, ça se passe en été. Le reste de l’année, c’est plus calme. Je me souviens quand j’étais petite, en hiver, il y avait une patinoire qui venait à Montceau et c’était vraiment cool, je regrette qu’il n’y ait plus ce genre de choses. On a pu profiter un petit peu de la patinoire et du bowling qui avaient été installés il y a quelque temps, c’est un peu dommage que ce se soit terminé aussi vite. Donc il faut faire preuve d’imagination pour s’occuper. Généralement quand je vais en ville, je me lasse assez vite, une fois qu’on a fait un aller-retour, on sait plus quoi faire. Il n’y a pas vraiment d’endroit où l’on peut se retrouver. Perso, je ne me vois pas vivre toute ma vie à Montceau, j’ai besoin de bouger et d’aller voir un peu ailleurs. 

Est-ce qu’après leur rencontre tu as changé d’avis ?

Non, je n’ai pas changé d’avis, mais j’ai quand même vu que ces 9 jeunes avaient plein d’avis différents, donc ça c’est cool.


Pourquoi est-ce important de consulter la jeunesse d’une ville, de comprendre son rapport au territoire ?


Parce que les jeunes, c’est l’avenir. Ils faut comprendre ce dont ils ont besoin, ce qui peut être améliorer pour les prochaines générations. 


Est-ce qu’ils sont assez associés à la vie de leur commune ? Est-ce qu’ils sont engagés ?


Ils sont associés à la vie de la commune parce qu’ils travaillent à Montceau, ou parce qu’ils sont à l’école ici, ou aussi parce qu’ils utilisent ce qui est à leur disposition. Après, ils ne sont pas forcément engagés parce qu’ils ne font rien pour changer les choses qui leur déplaisent. Lisa l’est plus que les autres, elle m’a parlé d’écologie, de créer plus tard peut-être, des associations. Elle trouve qu’il n’y en a pas assez ici. 


Être jeune et vivre à Montceau, pour toi, ça représente quels atouts et quels contraintes ?


Alors pour les atouts : on a la ville, ce qui n’est pas forcément le cas d’autres villes aux alentours comme Saint-Vallier, ou Le Creusot. On a le Crapa, qui je pense est un endroit apprécié par beaucoup de gens. On a quand même tout ce dont on a besoin sur place : commerces, etc… Mais les choses sont un peu éloignées les unes des autres, par exemple on va faire un tour d’étang et après on a envie d’aller prendre à boire au McDo, à pied c’est pas très pratique. Donc, dans les contraintes, je dirai que c’est mieux d’avoir le permis pour se déplacer d’un point à un autre. Ensuite, l’école, c’est une contrainte aussi. Après le collège, généralement, les jeunes partent ailleurs parce qu’il n’y a pas forcément ce qu’il faut ici. 

Que tires-tu de cette expérience de tournage et de montage ?


J’ai beaucoup aimé partir à la rencontre de ces jeunes, discuter avec eux. J’ai remarqué que la plupart des jeunes qui habitent Montceau pensent la même chose que moi. Ceux qui n’habitent pas ici trouvent que la ville à plein d’atouts, et ne voient que des choses positives. Dans cette série de vidéo, je me suis trouvée plus à l’aise que lors d’autres interviews que j’ai pu faire avant. Faire cette série, m’a permis d’avoir de nouvelles connaissances et de m’améliorer pour le montage, j’ai adoré voir les effets qu’il était possible de faire pour l’introduction des séries. Même si j’ai eu du mal à faire la voix off pour le générique, je pense que ça a été un très bon exercice pour moi. 

ODIL, Septembre 2020