La nourriture industrielle, maintenant on le sait, c’est mauvais !
Pesticides dans les produits, taxe carbone sur les kilomètres parcourus par les fruits et légumes, exploitation des populations sur leur production, produits transformés, malbouffe, bref, face à tout ça, comment fait-on ?
Parce que manger local, bio et cie, c’est cool. Et c’est une injonction de plus en plus présente. Le citoyen est encouragé à faire plus attention à ce qu’il consomme, à choisir ses produits alimentaires sous un regard éthique mais aussi pour son bien-être. Mais qui en a réellement la possibilité ?
La journée organisée « Je mange quoi ? » était proposée par Les Ateliers Nomades, une association d’éducation populaire à Autun, qui initie des projets participatifs avec les citoyens. Le but ? Développer « la créativité et le pouvoir d’agir »*.
Les habitants du quartier de Saint-Pantaléon étaient invités à déguster des produits locaux, à rencontrer des producteurs, visiter les jardins partagés du site, participer à des ateliers de permaculture et surtout échanger tous ensemble.
Pour ce nouveau débat À VRAI DIRE, on retrouve Murielle Kammerer, boulangère au Fil du Pain, à Laizy, et Olivier Cattenoz, de La Ferme des Vignes sur le Mont Beuvray.
Ils nous présentent leurs activités, leurs démarches, leurs motivations pour passer au bio, puis leur avis concernant l’accès au « manger mieux ».
Dans ce débat, on vous présente également les Jardins Partagés, installés en plein milieu du quartier, raconté ici par ses utilisateurs.
Le directeur de l’association, Karim Belboukhari, a également pris la parole pour nous en dire plus sur l’origine du projet.
Et voilà sa réaction à l’issue de l’événement.
Interview de Karim Belboukhari
Les Ateliers Nomades c’est quoi ?
Une association basée en Autunois et Morvan, et qui emploie aujourd’hui quatre personnes, pour accompagner des dynamiques collectives. Des salariés et des bénévoles qui ont le goût à remobiliser les autres, en allant à la rencontre, en proposant, en écoutant et en construisant…
Dans l’envie que les habitants se sentent moins isolés, avec l’idée de créer du bien être collectif, une place pour chacun dans nos quartiers, nos villages et que cela aboutisse à un sentiment de « pouvoir d’agir ».
Différentes thématiques abordées régulièrement depuis 10 ans : le lien social, le jardinage au naturel, l’action collective, l’alimentation saine, la mobilité douce, le lien avec les artistes en création, les éco-gestes, le lien à la nature et à l’espace rural, la valorisation des productions locales et des pratiques de loisirs en nature, éducation à l’environnement… Dans les actions misent en place avec les habitants et les partenaires : la mobilisation et la place des habitants sont importantes, d’ailleurs les orientations, les organisations se co-construisent souvent. Des reconnaissances et des interventions régionales et nationales (lauriers de la Fondation de France…) nous permettent de porter, plus loin, la voix des petits acteurs sociaux du rural, de l’éducation populaire et des habitants que nous rencontrons.
« Ateliers » pour le coté co-construction et savoir-être : « remonter ses manches, transmettre ses savoirs et transpirer ensemble…
« Nomades » pour le coté curieux (dans les deux sens du terme), venus d’ailleurs, libre, fiers dans l’action… et pour la mixité culturelle que les nomades ont permis !Pour info, le CA de l’asso accueille pour moitié des habitants du quartier et d’Autun.
Réunir des producteurs locaux autour des jardins partagés du quartier de Saint Pantaléon. Quel était le but de l’opération « Manger Quoi » ? Quelles étaient vos motivations ?
L’action s’inclut dans un projet qui remonte des habitants autour de la problématique de l’accès aux produits alimentaires sains et locaux pour certains publics, comme les habitants de ce quartier. Il était important d’amener du lien avec des producteurs (ça a marché et des commandes groupées sont prévues), de la convivialité, des bons produits à déguster, mais aussi, des témoignages, des questionnements et l’ouverture de perspectives.
Parler Bio et Local, ça n’a pas eu l’air d’intéresser beaucoup de monde ce jour là. À votre avis pourquoi ?
Parce que les médias et plus de gens en parlent.
Parce qu’une prise de conscience monte en puissance et que la question de la santé touche beaucoup les personnes, et comme la bonne bouffe, ça mobilise et ça fait causer… Pour quelques personnes, de plus en plus nombreuses, se joue aussi notre avenir rural, social et politique dans ces questions.
Comment imaginez-vous la suite de vos actions dans ce quartier ? Y aura-t-il d’autres événements semblables à « Je mange quoi ? »ou dans la continuité de celui-ci ?
Des visites et des rencontres de producteurs, sur site ou dans le quartier, la mise en place d’actions (groupement d’achat, commandes groupées, repas…marché bio…)
Il y aura une suite avec plus de partenaires et une organisation plus large.
Afin d’en savoir plus, rendez-vous sur le site de l’association Les Ateliers Nomades : https://lesateliersnomades.wordpress.com/association/
Débat animé par Laëtitia Déchambenoit et organisé par Les Ateliers Nomades.
Régie Technique : Florent Rhéty
Préparation du débat : Maëlle Ghulam Nabi et Laëtitia Déchambenoit