Les exactions des firmes type Monsanto ne sont pas récentes. La guerre du Viêt Nam, dès les années 60, a participé à rendre célèbre des produits chimiques aux effets secondaires aussi révoltants qu’impressionnants. Tels que le fameux Agent Orange, un herbicide/défoliant, répandu en masse par l’armée américaine sur la forêt et les cultures vietnamiennes.

Lorsque Germaine Foucherot m’a proposé d’aborder ce sujet dans les colonnes d’ODIL, j’avoue que je ne savais quel pouvait être notre rôle dans un fait qui, bien qu’il soit des plus touchants, restait tellement éloigné des considérations locales défendues par notre média.

Pourquoi s’engageait-elle sur ce terrain ? Qui était cette Mme Tran à laquelle elle se référait ?

L’occasion était belle pour questionner son combat, leur combat en lançant le nouveau podcast PAPOTAGE, spécialement conçu pour des discussions intimes au plus proche de nos invité-e-s.
Retrouvez donc Germaine Foucherot, accompagnée de Catherine Opiola, nous livrant le pourquoi et le comment elle suit les pas de Mme Tran To Nga des rizières vietnamiennes jusqu’en France, d’où la militante mène un procès contre les multinationales, selon elle, responsables de crimes de guerre dans son pays.

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Tran To Nga aime se présenter comme un trait d’union entre le Viêt Nam et la France, cette France qui lui a accordé la nationalité et l’a faite Chevalier de la Légion d’Honneur pour son engagement social et humanitaire. Née en 1942 dans le Delta du Mékong, au sud du pays, elle grandit à Saïgon dans une famille de patriotes. Une vie héroïque, d’abord de militante – sous les bombes ou en prison – pour l’indépendance de son pays, puis celle d’une femme engagée dans des causes éducatives et sanitaires pour le Viêt Nam.
À 72 ans elle se lance dans le combat de sa vie : faire reconnaître la responsabilité de sociétés américaines de pétrochimie pour avoir fabriqué l’Agent Orange que les avions de l’US Army ont largué en quantité astronomique pendant cette guerre du Viêt Nam. Trois millions de victimes civiles attendent réparation. Plus de 40 ans après, les effets sont toujours dévastateurs, pour la terre et pour l’Homme. Un combat pour désamorcer cette « bombe à retardement » . On impute aujourd’hui à cette pluie chimique des cancers et des malformations congénitales qui affectent encore la 3ème génération. Un combat qui n’a rien de banal et que l’on comprend douloureusement en lisant Ma terre empoisonnée qui paraît chez Stock en 2016.

Découvrez le documentaire Agent Orange, le dernière bataille, grâce à Arte qui le partage gratuitement jusqu’à fin novembre.
Il retrace le combat de ces hommes et ces femmes qui à travers le monde témoignent de l’horreur subie, face à la puissance de l’industrie pétrochimique.

Vous pouvez également trouvé chez ODIL le livre Ma terre empoisonnée au prix de 25€ dont une partie est reversée à l’association de son autrice.

Benjamin Burtin, Octobre 2020