Les élections sont presque tombées à l’eau. Le premier tour a eu lieu, fébrile, avec un taux d’abstention record. Difficile de faire une analyse pertinente des résultats à Montceau-les-Mines, difficile d’imaginer la suite quand on sait que le second tour n’aura pas lieu avant des mois. Une situation inédite, un peu crispante, mais qui nous offre un sursis pour réfléchir nos modes de scrutin traditionnels.


Il y a quelque temps, ODIL vous a parlé du Jugement Majoritaire et vous avait proposé de participer à cette expérience de vote un peu particulière. On va pas refaire le topo, on vous laisse relire l’article pour comprendre dans le détail comment ça marche cette histoire. On peut juste rappeler qu’il s’agissait de voter en ligne, pour tous les candidats, en leur attribuant à chacun·e une mention, allant de « Très bien » à « A rejeter ».
L’association « Mieux Voter », que nous avions contactée pour nous accompagner, nous avait résumé les défauts du vote traditionnel que le Jugement Majoritaire semblerait pouvoir corriger.


 Les électeurs peuvent s’exprimer pleinement en évaluant tous les candidats. Si votre candidat favori n’est pas majoritaire, vos mentions sur les autres candidats continuent d’influer le classement des candidats restants.


 Il n’y a plus de vote « utile » puisque l’on peut juger positivement plusieurs candidats.


 Il n’y a plus de vote blanc  ou de vote “par défaut” parce qu’il est possible de juger négativement tous les candidats.


 Un seul tour d’élection suffit (cela favorise une meilleure mobilisation et c’est plus économique).


 Le pouvoir revient aux électeurs : si tous les candidats sont jugés Insuffisant ou à Rejeter, une
nouvelle élection avec d’autres candidats pourrait être organisée.


 L’élection au Jugement Majoritaire ne produit pas « juste » un gagnant : la légitimité de tous les candidats dans l’opinion est précisément mesurée, à l’aide des mentions.


 Le jugement majoritaire évite que le résultat de l’élection change en fonction du nombre de candidats, et notamment la multiplication des « petites candidatures » : ajouter ou retirer un candidat mineur ne change pas le gagnant de l’élection.


 La possibilité de s’exprimer sur chaque candidat facilite le consensus, là où les systèmes traditionnels éliminent en général trop rapidement les seconds choix des votants.


 Le scrutin est très difficile à manipuler : des blocs d’électeurs qui tricheraient sur leur classement en
donnant des opinions disproportionnées et tronquées ne peuvent avoir qu’une influence limitée sur les résultats.


On a collecté les résultats et voilà ce qu’on pourrait en dire.
On se rend compte alors que dans ce qu’on pourrait appeler « La Cité d’ODIL », constituée par les sympathisants du projet, par les sensibilités de notre audience qui a le coeur qui penche un peu à gauche il faut l’avouer, les résultats du premier tour sont bien différents de la réalité du scrutin officiel.
On découvre que les ODILIENS sont peu enclins à voter, même si ça se fait en quelques clics.
Le taux d’abstention de notre utopie médiatique explose et s’élève à 98 % des invités à s’exprimer pour ce jugement majoritaire !
Eric Commeau et la liste Energies Citoyennes ont été retenus par ce scrutin.
Peut-être que cela confirme les soupçons infondés de ceux qui pensaient qu’ODIL était impliquée dans la campagne du candidat. Peut-être que les électeurs qui ont choisi cette liste dans la vie réelle sont habitants de la cité d’ODIL, suivis de près par les fans de Laurent Selvez.
Sans doute aussi que l’entre soi des algorithmes des réseaux sociaux n’a pas porté la parole du Jugement Majoritaire vers les électeurs qui soutiennent Marie-Claude Jarrot, Lilian Noirot ou Claude Couratier. Ils ne nous suivaient pas encore sur Facebook au moment où nous avons proposé cette expérience…
Quoiqu’il en soit, voilà le détail chiffré du vrai faux scrutin :

Le candidat retenu par les participants au Jugement Majoritaire proposé par ODIL


Le classement complet des candidats soumis au Jugement Majoritaire d’ODIL


Détails et profils de mérite des candidats soumis au Jugement Majoritaire d’ODIL


Histogramme du jugement majoritaire proposé par ODIL à l’occasion des Municipales 2020


Peut-être n’avons nous pas su communiquer comme il l’aurait fallu. Peut-être que nous aurions dû organiser une campagne électorale du Jugement Majoritaire. Peut-être que vous n’étiez pas au courant, que vous vous en foutiez royalement ou que la vraie élection vous mobilisait déjà tellement qu’un scrutin pour de faux n’avait pas beaucoup d’intérêt…
Qu’à cela ne tienne, nous persisterons et nous continuerons à vous proposer cette expérience pour prendre le pouls de la cité, pour vous demander votre avis sur des questions précises, sur des orientations à prendre pour notre ville. Pour sonder vos rêves individuels et collectifs, pour vous proposer un autre espace d’expression. Et qui sait, peut-être pour vous inspirer un peu et vous donner envie de contribuer aux prises de décisions politiques qui nous concernent tous…
A suivre !

Pour connaître la formule qui permet d’établir le classement des candidats et en savoir plus sur le collectif qui plaide pour l’utilisation du Jugement Majoritaire, c’est par ici !

Vous êtes un groupe de personnes (association, groupe d’amis, syndicat, entreprise etc…) et vous désirez soumettre une proposition au Jugement Majoritaire ? Cet outil est particulièrement adapté à la prise de décisions collectives, dans un contexte de vote non confidentiel.
Vous pouvez organiser vous même un vote en utilisant ce site : Jugement Majoritaire