On est bientôt mi-avril 2020 et toujours pas de réponse du gouvernement : quid des festivals cet été ? Quid des intermittents qui devaient renouveler leur statut ces dernières semaines ?
Le brouillard pour de nombreux artistes qui alimentent généreusement les réseaux sociaux de propositions créatives, solidaires, politiques et surtout qui font du bien au moral. Un peu d’évasion quoi, on trouverait presque soudainement qu’ils sont indispensables à la bonne marche du monde. Dans ces circonstances inédites, OSSAYOL et ZATO, deux groupes du 71, ont pris le temps d’unir leurs forces et de lancer leur propre label, OSTO.
Mais au fait c’est quoi un Label ?

Label indépendant français, OSTO propose des artistes à la musique incarnée, une musique sans fards ni artifices où le rêve le dispute à l’intime et l’introspection.

OSTO – Mars 2020

Salut, OSTO, qui êtes-vous ? Vous faisiez quoi avant d’exister ?

Alors nous sommes des musiciens avant tout… Et avant, on faisait plein de choses, de la musique surtout, mais chacun de notre côté…

Pouvez-vous nous dire d’où vient le nom du label ?

OS comme le début d’Ossayol, TO comme la fin de ZATO, les deux premiers groupes du label.
On voulait quelque chose d’assez neutre.

C’est un clin d’oeil ironique à la crise sanitaire, OSTO va soigner nos oreilles ?

Nos oreilles… ou nos âmes 🙂

Le Label OSTO a été lancé début avril 2020

Alors on va faire comme si j’étais complètement ignorante et commencer par une explication de texte. Un label c’est quoi ? ça sert à quoi ? Et indépendant ?

Un label, c’est pour produire de la musique, et y apposer une marque de fabrique, une
« étiquette » si on traduit de l’anglais, en tout cas une griffe artistique…
Indépendant, parce que non rattaché à une grande compagnie de productions de disques, à une major. C’est une structure à petite échelle. On pourrait dire aussi un label DIY 🙂

Y en a des labels en Saône-et-Loire ? Pourquoi avoir choisi de créer le vôtre ?

Oui oui il y a des labels en Saône-et-Loire, on en connaît quelques uns plus ou moins actifs… On a crée le nôtre parce qu’on n’est jamais aussi bien servi que par soi-même. C’est aussi tout simplement le fruit de rencontres et d’affinités artistiques fortes… Si on va dans la même direction, autant faire la route ensemble…

Ossayol est un projet musical qui explore des sonorités allant du classique, en passant par la folk, jusqu’au rock alternatif. A l’initiative de Mickaël Pillisio, chanteur-guitariste, c’est en trio que le groupe se produit sur scène. Avec Fred Bongo à la batterie et François Kraspyk au violoncelle, Ossayol nous fait voyager dans un univers à fleur de peau, empreint de mélancolie. Au travers de morceaux tantôt dépouillés, tantôt orageux, le trio nous invite à une échappée authentique parsemée d’émotions.

OSSAYOL
OSSAYOL – ©Thomas Merlin

OSTO a une forme juridique ? Quelles sont les étapes administratives pour créer son propre label ?
Pour l’instant l’identité est plus artistique qu’administrative… mais ça viendra. Il n’y a pas de format spécifique de société pour un label de musique. C’est d’abord une mise en commun de compétences et de moyens et la définition d’une ligne artistique.

OSTO c’est ce qu’on appelle un label 360° ? L’idée c’est d’épauler les artistes en terme d’administratif, de production des albums ou clips, pour la logistique des tournée, les ventes de dates, mais aussi pour la gestion et la distribution ?

Oui mais tout est histoire d’étapes 🙂 Le but principal étant pour l’instant de générer suffisamment d’activité pour susciter la participation d’autres personnes.

Zato, c’est de l’ indie folk rock, de la grosse guitare, du violon aérien, de la beatbox souterraine, deux voix et du live incandescent, sur le fil tendu entre deux corps.

ZATO
ZATO

Pour le moment, deux propositions musicales à l’origine du label OSSAYOL et ZATO. Vous pouvez nous en parler ? Comment vous-êtes vous rencontrés ? Qu’est ce qui vous rassemble ?

C’est une longue histoire… Mâconnaise. Mick ( chanteur- guitariste d’Ossayol) jouait dans Sour Beauty, ZATO commençait à tracer son chemin. Il y a eu des affinités communes, des liens créés entre certains membres. Quand Mick a monté Ossayol, il a recontacté Céline et Alex ( ZATO)
et voilà… Ce qui nous rassemble le plus , c’est certainement une sensibilité partagée, une manière commune d’appréhender la musique et de la vivre.

Par la suite, comment allez-vous choisir les artistes qu’OSTO défendra ? Y’aura une forme de ligne éditorial au label ?

Oui oui, c’est la base de départ, la ligne éditoriale comme tu dis 🙂 On va privilégier des artistes qui nous touchent, qui racontent des histoires, qui vont chercher dans les profondeurs de l’intime, qui grattent le fond… A la pelle, à la pioche, avec les mains, avec les tripes…Donc pas forcément un style musical étiqueté mais une intégrité de création.

Extrait du prochain clip de ZATO, avec Joe Vitterboe et par Benjamin Chagneux – NEOVISUALS

Le marché de la musique a été bouleversé par le numérique, les labels indépendants c’est des réponses pour exister et développer des projets sur notre territoire ?

Oui, ce sont des réponses possibles pour exister et faire avancer les projets. Sans dépendre de personne et surtout pas d’une imagerie quelconque ( qu’on n’intéresserait pas d’ailleurs hihihi !)

OSSATOL // Elizabeth

ZATO et OSSAYOL, ce sont deux exemples de groupes qui s’autoproduisent. Vous êtes musiciens mais vous réalisez aussi vos propres clips, vous travaillez sur ceux des autres… des vrais couteaux-suisses bourrés de talent !
C’est pas dangereux d’être des artistes et des producteurs-diffuseurs en même temps ? C’est une manière pour les artistes de reprendre une forme de contrôle en travaillant sur d’autres aspects que la musique elle-même ?


Oui ça permet une forme de contrôle ou en tout cas un champ d’actions possible, une marge de manœuvre. Ça permet également d’enrichir le propos ( si on parle des clips) et de travailler à plusieurs, d’envisager le travail sur la durée.

ZATO // One Way

Il y a quand même quelque chose d’intéressant à voir des artistes, créer leurs propres structures. Ca prouve une certaine forme de solidarité ? A plusieurs on est plus forts pour survivre dans une industrie musicale en difficulté ?

En général à plusieurs, on est toujours plus fort. Solidarité peut-être et encore… Au départ, ce sont surtout les affinités de projets et d’univers musicaux, l’envie de faire quelque chose ensemble… donc finalement c’est plus une histoire de collectif que de solidarité…

Vous venez de balancer un extrait de « Window », le nouveau titre de Ossayol à paraitre le 12 avril 2020 sur l’ensemble des plateformes de streaming musical via le label. Et il parait que Zato va sortir un clip bientôt. C’est les prochaines étapes en dépit des concerts qu’on ne peut pas organiser en ce moment ?

Oui ce sont les prochaines étapes mais elles étaient prévues avant l’annulation des concerts. Il faut juste reconnaître que le confinement nous a facilité le lancement du label en nous libérant du temps.

Teaser – Window – OSSAYOL

Comment vous vivez la situation, les annulations de concerts… Vous êtes intermittents ? Vous avez une stratégie pour surfer sur cette vague d’isolement ?

Certains sont intermittents, d’autres non… On ne se sent pas forcément isolés, on passe beaucoup de temps au téléphone et un peu plus de temps que d’habitude sur les réseaux sociaux… On a juste hâte de rejouer, de voir nos amis en chair et en os et de retourner écouter des concerts. Sinon par rapport à la situation générale, comment dire, c’est la catastrophe au sens propre… On attend de voir, comme tout le monde, ce qui va se décider pour les
festivals d’été, et comment va se profiler ce post-confinement. Bon peut être qu’à long terme, ce seront de nouveaux équilibres qui se dessineront. On vit au jour le jour, qui vivra verra…

Qu’est ce qu’on vous souhaite ?

Comme à tous, des jours heureux !

ZATO // Life Race

Pour en savoir plus ou contacter OSTO
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