Il est des scandales discrets, de ceux qui ne touchent que quantité négligeable pour la majorité certainement. Pourtant ils créent des brèches difficilement suturables dans la dignité des personnes.
Peut-être le saviez-vous mais, l’obtention de l’Allocation Adulte Handicapé (AAH) est subordonnée aux revenus des premiers intéressés mais aussi, s’ils ou elles ont le malheur d’être en couple, à celles de leur conjoint-e-s.
Ça Vous semble anodin ? Intéressons-nous un peu à la question alors…
La situation n’est pas nouvelle, mais quand le président Macron a brandi le thème du handicap comme un étendard de son quinquennat, la député communiste Marie-Georges Buffet, entourée de confrères de tous bords politiques, l’a pris au mot et dès 2018, elle a alerté sur le sort réservé aux bénéficiaires de l’AAH qui vivent en couple.
Sa proposition de loi jugeant indigne la situation, sera pourtant rejetée par la chambre.
Il a fallu attendre février 2020 pour qu’un texte visant à dissocier l’obtention de l’AAH des conditions de revenus du conjoint, soit étudié de nouveau et oh surprise, adopté par l’assemblée grâce à la mobilisation des porteurs mais aussi au vote inattendu de quelques députés de la majorité à l’encontre des préconisations gouvernementales.
La conséquence a bien sûr été la transmission du texte au sénat qui ne l’a pas encore mis à l’ordre du jour. C’est pourquoi une citoyenne en situation de handicap et concernée directement par la suppression de son allocation a décidé de mettre la pression sur les sénateurs. Véronique Tixier a donc lancé une pétition en ligne, qui si elle atteint 100 000 signatures d’ici le 10 mars forcera la chambre haute à étudier la proposition de loi évoquée plus haut. Mais c’est bien son adoption qui est souhaitée par les 73 500 personnes qui ont déjà paraphé la démarche.
Une démarche qui nous a touchés chez ODIL, tout comme les histoires des personnes qui subissent ce manque flagrant de justice sociale.
Ainsi et pour appuyer le propos, nous nous faisons le relai d’un relai local, Michel Gillot qui de par son expérience personnelle et sa conviction citoyenne, a choisi de s’impliquer à commencer par Papoter avec nous. Découvrez donc notre podcast consacré au sujet.
Vous pouvez signer la pétition : ici et/ou contacter Michel Gillot, comme il le propose, si vous avez besoin d’aide, à l’adresse gillotmichel@wanadoo.fr.
Vous pouvez également découvrir ou redécouvrir les prises de position des humoristes de France Inter Nicole Ferroni et Guillaume Meurice, qui se sont servis de leur médiatisation pour alerter sur le problème.
Benjamin Burtin, janvier 2021