Ce foutu Coronavirus atteint quelque chose de sensible, notre capacité à nous rassembler.
C’est généralement là que se situe notre force quand on rejette ou se sent rejeté·e par le monde qui nous entoure, quand on lutte.
Il y a quelques mois ODIL, le réalisateur Benjamin Burtin et l’ethnologue Caroline Darroux se sont justement intéressés à ce qui précède, ce qui amène à la lutte, ces petits déclics personnels, ces souvenirs qui nous ont placés là aujourd’hui, comme des tenants d’un esprit contestataire et humaniste.
Une série documentaire est née de ces interrogations, elle a débuté avec les portraits de 3 montcelliens aux parcours différents mais jalonnés des mêmes motivations, des regards croisés sur ce que veux dire être en lutte ou être du Montceau.


Commençons avec Régis. Il a le physique assuré et la voix rocailleuse du chanteur punk qu’il est toujours à plus de quarante ans. À quasiment chaque texte qu’il écrit pour son groupe Hors Contrôle, il évoque la figure de l’ouvrier ou du mineur. Entre nostalgie et devoir de mémoire, il livre avec sensibilité ce qui a fait de lui un musicien militant, mais aussi un travailleur engagé, un père attentif à ce qu’il transmet à son tour.



Syndicaliste chevronné, encarté à la France Insoumise et figure des Gilets Jaunes du Magny, Pierre-Gaël revient sur les choix de vie qui l’ont amené à Montceau. Il évoque aussi pudiquement son enfance, sa famille, la place prépondérante de sa mère et son influence dans sa construction politique, à une époque où il était loin d’être simple de lutter en étant une femme de la campagne. La sensibilité se fraye un chemin malgré les barrières que tente d’installer l’homme rompus aux discours et à la communication.


Le troisième portrait présente Guillaume. Jeune trentenaire, loin de milieux militants classiques. Déjà nostalgique de sa jeunesse, regrettant les lieux et les personnes qui l’ont forgé dans sa contestation. Une contestation humble mais profonde, chevillée à son coeur comme son appartenance au territoire. Un bouillonnement intérieur saupoudré d’une certaine mélancolie, et d’un zeste de fierté toute prolétaire. Une belle figure montcellienne à l’image de tant d’autres.



Le confinement outre le fait de nous faire redécouvrir ces trois Figures, aura un avantage pour nous. Il va nous permettre d’avoir le temps pour le montage de la suite de cette série. Rendez-vous très bientôt avec des portraits de femmes, toutes aussi passionnantes.

Retrouvez les articles originaux accompagnés des retours d’expérience de Caroline Darroux :
http://odil.tv/figures-a-la-recherche-de-lesprit-de-lutte-rencontre-avec-regis/
http://odil.tv/figures-a-la-recherche-de-lesprit-de-lutte-rencontre-avec-pierre-gael-laveder/
http://odil.tv/figures-a-la-recherche-de-lesprit-de-lutte-rencontre-avec-guillaume/