Des fois, le dictionnaire fait bien les choses et la polysémie d’une expression concorde parfaitement avec l’usage multiple que l’on en fait. Ici, on n’a presque pas tordu la définition du mot, à peine ajouté notre grain de sel !

MIAM :

1 – interjection (FAMILIER) : Exclamation qui exprime le plaisir de manger.

2 – nom masculin (LANGAGE ENFANTIN) Chose à manger. Du bon miam (-miam).

3 – podcast (ODIL) : série audio documentaire qui s’appuie sur la cuisine pour faire émerger des récits de vie, pour transmettre des parcours de migration et témoigner de cultures en diaspora. Provoque par sa méthode de réalisation des situations de rencontres interculturelles.

« Au coeur de ce podcast, on trouvera la nourriture et les recettes auxquelles on tient, celles qui nous accompagne toutes et tous, et qui permettent de nous raconter, de poser des mots sur nos parcours, notre histoire. Pour mettre en dialogue ce qui nous différencie mais aussi ce qui nous rapproche. Non pas par goût obscène de l’exotisme, mais parce que la cuisine est une porte d’entrée, un symbole d’accueil, un sujet de discussion facile à partager. Faire la cuisine, chercher des produits de base, se débrouiller avec ses moyens, se rappeler le goût de l’enfance, le transmettre à ses propres enfants, à ses voisins, à un étranger, autant de possibilités d’entrer en profondeur dans le récit d’une personne, l’itinéraire d’une famille, l’histoire d’une culture en diaspora.« 

Cela fait deux ans que l’équipe d’ODIL s’attèle à donner le jour à ce podcast audio ! Deux ans c’est très long, ça parait démesuré pour produire 10 portraits documentaires. Oui mais voilà, on a décidé d’appliquer une méthode qui nécessite de prendre le temps, de tisser des liens, de découvrir un territoire, de comprendre qui l’habite et comment. Deux ans que nous tentons d’aller à la rencontre d’habitants des quartiers du Plessis et du Bois du Verne à Montceau-les-Mines avec en tête une proposition : confiez-nous une recette à laquelle pour êtes particulièrement attaché·es et utilisons-là pour dessiner ensemble les contour de ce que pourrait-être une culture Montcellienne commune.

Car ici, les migrations anciennes et récentes ont construit une population métissée, qui se côtoie parfois, dans les événements culturels. Mais trop souvent, les lieux d’accueil du public restent fréquentés par « leur public ». Difficile de se mélanger au quotidien, de prendre le risque joyeux de la mixité. Chez ODIL, nous nous sommes interrogés : comment donner envie de se rencontrer, de se mélanger ? Comment dédramatiser le rapport aux autres ?  »

Il est plutôt rare qu’on confie au hasard, à un·e inconnu·e, un souvenir d’enfance, un morceau de soi dont on a hérité ailleurs et qu’on partage ici, avec d’autres. On ne débarque pas comme ça, micro tendu et casque vissé aux oreilles pour s’approprier une parole avec maladresse. Nous souhaitions nous appuyer sur les structures relais visitées par ces familles pour nous présenter à la population. C’était sans compter le COVID, les impossibilité de se réunir, la crainte de faire ensemble, les lieux d’accueil du public en difficulté, parfois pour conserver le lien. Mais nous sommes persévérants !

En mai dernier, le Centre Social Le Trait d’Union, au Plessis, a pu ouvrir ses portes à la semaine de l’interculturalité. Nous avons sauté sur l’occasion pour vous proposer ce préambule à la série MIAM, dont les épisodes seront dévoilés au fur et à mesure. Une vraie fête comme on les aime, où l’âge, le sexe, les origines et les croyances n’enferment personne, où le DJ passe sans complexe de la musique traditionnelle arabe à Madonna, où les animateurs tendent des instruments de musique à des femmes qui s’en emparent, où les corps peuvent danser sans jugement. Une fête à laquelle chacun et chacune a contribué, en cuisinant, en apportant son soutien bénévole, sa joie non dissimulée d’être juste là, avec d’autres qu’on ne connait pas nécessairement. Une fête qui ferait taire nombre de stéréotypes ou d’apriori sur nos incapacités à nous comprendre au-delà de nos langue, de nos religions, de nos visions du monde. Une fête à l’image de l’identité Montcellienne à laquelle ODIL est attachée, hors du commun, à la fois mélangée et impossible à réduire. 
Il faut dire qu’il y en avait pour toutes les papilles et que comme dirait Sherazade « Tout le monde aime manger nan ?… »
C’est un bon point de départ… Bonne écoute !

MIAM est une production ODIL, soutenue par la Caisse d’allocation familiale de Saône et Loire et la Région Bourgogne Franche Comté.